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TROUSSE DOCUMENTAIRE DE L’ENSEIGNANT

INTRODUCTION ET APERÇU

Cette trousse documentaire de l’enseignant est un guide visant à optimiser les applications d’apprentissage fondées sur le site Four Directions. Le programme d’études afférent au site web se compose de plans de cours conçus pour tirer le maximum des occasions d’activités pédagogiques directement liées aux enseignements du site. Ces plans de cours ont été élaborés à l’intention des élèves de niveau élémentaire (1 re à 6e année), intermédiaire (7e à 9e année) et avancé (10e à 12e année). Les adultes et les éducateurs à la maternelle pourront y trouver des exercices utiles moyennant de très légères modifications. La trousse a été conçue pour l’enseignant en salle de cours, sans présumer de ses connaissances sur la culture ou les traditions autochtones. On suppose toutefois qu’il fera preuve d’ingéniosité et de souplesse pour coordonner les activités d’apprentissage en tirant parti des ressources collectives.

OBJECTIFS

Voici les principaux objectifs du site Four Directions et du programme d’études qui s’y rapporte :

  • Faire connaître et reconnaître la valeur des nations autochtones et leurs riches traditions culturelles, et contribuer ainsi à mieux préserver ces traditions.
  • Insuffler un sentiment de fierté culturelle aux communautés autochtones, surtout chez les jeunes;
  • Promouvoir l’excellence scolaire, d’abord au sein des communautés autochtones, puis sur les scènes nationale et internationale, avec un programme d’apprentissage dont le contenu et les méthodes sont indigènes.
  • Favoriser le développement d’un réseau éducatif multimédia mondial et améliorer la capacité indigène de contribuer à ce réseau.

Les objectifs du programme d’études peuvent encore se décomposer comme suit :

Offrir un contenu pédagogique de qualité

Le site web Four Directions et le programme d’études y afférent contiennent des enseignements sur le savoir autochtone et sa place dans la monde. Les plans de cours sont conçus pour appuyer la mise en oeuvre d’activités d’apprentissage devant susciter la réflexion et la discussion, et de processus d’apprentissage fondés sur un contenu bien élaboré, provenant de sources sûres. En outre, ce contenu met au premier plan de l’expérience pédagogique la sagesse, la connaissance du monde et les perspectives autochtones traditionnelles actuelles plutôt que de traiter des “Indiens” comme d’un « sujet ». Enfin, le programme d’études permet de faire des liens et des comparaisons entre les formes de savoir indigènes et la vision du monde scientifique et contemporaine largement répandue. On peut réussir à atteindre tous ces objectifs dans différents milieux d’apprentissage, quels que soient les antécédents culturels des enseignants et les élèves.

Favoriser des pratiques pédagogiques indigènes

Les plans de cours sont également conçus de manière à intégrer le plus possible les principes pédagogiques indigènes dans l’enseignement et le processus d’évaluation. Il est certain que les principes pédagogiques que l’on peut généralement qualifier d’« indigènes » ne peuvent pas facilement être transmis ou mis en pratique par la simple utilisation de cette trousse documentaire et du programme d’études s’y rattachant. Leur mise en pratique sera fonction de la vision du monde et des antécédents culturels de chacun des enseignants et des élèves. En d’autres termes, le programme d’études vise à appuyer la mise en oeuvre de méthodes d’enseignement véritablement indigènes, mais le résultat dépendra d’une série de facteurs liés à l’expérience indigène – de même qu’à l’expérience des participants de la classe à ce titre. En fin de compte, on espère que le programme d’études sur ce site contribuera à favoriser des discussions interculturelles de qualité sur les pratiques pédagogiques.

Favoriser une éducation holistique

Le programme d’études Les quatre points cardinaux a été conçu pour favoriser la pleine réalisation de soi en se fondant sur le concept du cercle sacré. Tout visiteur ou groupe de visiteurs du site web pourra profiter de multiples occasions d’apprentissage multidisciplinaire. Ce programme est unique en ce sens qu’il combine l’étude des arts à celle des sciences, des lettres et des sciences humaines, dans un cadre pertinent sur le plan culturel, à partir d’une plateforme technologique. Chacun des plans de cours comprend une description des objectifs de l’élève considérés sous trois angles : la connaissance et la compréhension, la recherche sur les valeurs et la mise en application des compétences. Les objectifs de connaissance et de compréhension se rapportent aux concepts théoriques présentés dans les exercices de recherche et d’exploration, par opposition à des objectifs personnels atteignables par des exercices de réflexion. Les objectifs de mise en application des compétences se rapportent au développement de compétences en alphabétisme, en présentation, en recherche, en technologie, en communication, etc.

Favoriser l’alphabétisme chez les Autochtones

Cinquante pour cent des élèves autochtones (surtout ceux du grand nord) répondent aux critères du programme d’anglais langue seconde (ALS), même s’ils sont citoyens canadiens (ONLC, 2001). Compte tenu de cette réalité, le programme Les quatre points cardinaux cherche à améliorer les capacités de lecture et d’écriture des élèves autochtones en anglais. Même si la langue traditionnelle est largement reconnue comme un facteur fondamental de préservation de la culture, l’enregistrement des enseignements en langues autochtones dépasse largement le cadre de ce projet pour le moment – bien que la chose puisse être envisagée à plus long terme. Chaque enseignement comporte la lecture d’un document anglais imprimé (PDF) et l’écoute d’une séquence audio. Des versions en langue française sont incluses. Le programme est élaboré dans un langage correspondant au niveau intermédiaire (7e année), mais les enseignants peuvent modifier le contenu pour l’adapter à différents groupes d’âges ou niveaux d’alphabétisme. Chaque plan de cours contient en outre une rubrique « vocabulaire » pouvant servir à faire des exercices de compréhension et d’orthographe.

LE SITE WEB

Les visions du monde indigènes

Le site web Les quatre points cardinaux traduit les visions du monde indigènes, fondées sur des principes d’harmonie et d’équilibre, où les modes de savoir traditionnels reposent sur l’observation constante des phénomènes cycliques de l’univers et sur l’expérience qu’on en tire. Ainsi, même si les nations autochtones sont très différentes sur les plans linguistique et culturel, elles partagent une même vision globale du monde, qui embrasse les concepts d’équilibre et d’interdépendance cyclique que l’on peut constater dans les cycles itératifs de la nature. Ces concepts se reflètent dans la conception du site web interactif Four Directions (inspirée du cercle d’influences, défini ci-dessous).

Quel est le public du site?

Les visiteurs du site web peuvent être des membres des communautés autochtones, notamment des enseignants, des élèves, des parents ou des aînés, de même que des non autochtones intéressés à en savoir plus sur la culture autochtone. Malgré la diversité des visiteurs potentiels toutefois, les objectifs d’apprentissage globaux du programme d’études Les quatre points cardinaux demeurent essentiellement les mêmes, à savoir donner la possibilité à chacun d’apprendre sur les perspectives et le savoir autochtones dans un environnement interactif.

PRINCIPAUX TERMES ET CONCEPTS

Divers mots ou expressions employés sur le site web doivent être définis pour que le lecteur s’y retrouve. Plusieurs sont définis ci-après pour les besoins de cette trousse documentaire. Ainsi, le terme « indigène » sert à désigner les premiers peuples connus ayant habité les Amériques alors que le terme « autochtone » se rapporte plus précisément aux trois groupes indigènes légalement reconnus au Canada, à savoir les Premières Nations, les Inuits et les Métis. L’expression « vision du monde » englobe les traditions, la culture, l’histoire et la philosophie d’une société. Les termes « eurocentrique » et « occidental » sont utilisés de façon interchangeable pour désigner les traditions et croyances culturelles des sociétés européennes et nord-américaines.

Le cercle d’influences

L’expression « cercle d’influences » nécessite une explication plus détaillée, puisque la conception du site web Four Directions s’inspire largement de cette notion. Le cercle d’influences est essentiellement un cercle divisé en plusieurs parties (en général quatre) pouvant correspondre à une large gamme d’enseignements et de significations, et dont les composantes s’équilibrent toujours les unes les autres de manière à former un tout – comme c’est le cas pour Les quatre points cardinaux, les saisons, les moments de la journée ou les étapes de la vie. Certains cercles d’influences représentent les nombreux aspects de la création, par exemple les races humaines, les plantes, les éléments naturels, les aspects de l’être ou du caractère, les animaux et autres êtres vivants, etc. Le symbole du cercle Les quatre points cardinaux constitue le signe unificateur de tous ces éléments; on le retrouve partout sur le site web.

Le cercle, une fois divisé en parties, illustre aussi bien la parité que l’interconnexion, l’interdépendance et le cycle de vie. Les quatre parties (quadrants) représentent l’ensemble des choses et ce qui les unit, dans une dimension à la fois physique et métaphysique, comme des éléments inséparables de la culture indigène. Le centre du cercle d’influences représente l’essence de la philosophie traditionnelle, l’équilibre entre les aspects infinis de la Création. Les visiteurs du site web noteront l’importance de se trouver au centre du cercle pour être en équilibre, par opposition à une position hors du cercle, tournée vers l’intérieur.

On a retrouvé des cercles d’influences à différents endroits en Amérique du Nord. Représentés à l’aide de pierres disposées d’une certaine manière sur le sol, ils servaient à marquer le lieu d’un sens particulier : lieu d’énergie pour cérémonie, guérison, méditation, enseignement, compréhension et célébration.

Les valeurs et le savoir indigènes

La pensée traditionnelle indigène a été décrite comme étant latérale et circulaire, par opposition à la pensée linéaire, hiérarchique de la société occidentale. Selon la vision du monde indigène, toutes choses (humaines ou non) possèdent une force de vie et sont reliées les unes aux autres, interdépendantes et de valeur égale. On accorde en outre la plus haute importance à la source spirituelle de toute la Création. On peut comparer ce sens de l’équité autochtone traditionnel, holistique et complet, à la vision du monde occidentale moderne, qui place l’humain au-dessus de l’animal, du végétal et du minéral, par exemple, et qui en est venue à attribuer à l’humain la forme d’intelligence la plus grande de même qu’à faire passer la croissance économique et les biens matériels avant l’accomplissement spirituel. Bien sûr, cette comparaison n’est valable que si l’on regarde les grandes tendances culturelles puisqu’il existera toujours des individus qui, quelle que soit la race ou la culture, seront attirés à la fois par le matérialisme et par la spiritualité, l’un pouvant prévaloir sur l’autre à différents degrés.

Selon la vision du monde autochtone traditionnelle, l’environnement est le maître traditionnel de l’ordre naturel des choses. La nature représente tout ce qui est sacré, la base même de la vie; idéalement, elle est au coeur de nos pensées et de nos actions, ou elle devrait l’être. Cette compréhension du monde façonne les modes de savoir indigènes selon lesquels l’humain, l’animal, le végétal et le minéral, par exemple, sont considérés comme étant de valeur égale et comme s’inscrivant dans un continuum d’énergie.

Conformément à cette vision du monde, la société autochtone traditionnelle perçoit le processus d’apprentissage comme un mode de savoir devant faire appel à tous les sens et devant s’inscrire dans une perspective interdisciplinaire, sinon multidisciplinaire. Le site web et les activités d’apprentissage Four Directions ont été conçus dans le but précis d’éveiller le plus possible tous les sens et d’aborder l’apprentissage dans un sens large, plutôt que de compartimenter la matière ou d’utiliser un petit nombre de stratégies d’apprentissage courantes. Les plans de cours doivent présenter des exercices significatifs pour l’apprentissage, tout en respectant le concept du cercle sacré.

Les valeurs culturelles autochtones sont inhérentes aux enseignements traditionnels du site web Four Directions. On s’attend donc à ce que les enseignants respectent ces valeurs et les reconnaissent comme étant représentatives des normes et pratiques traditionnelles des groupes autochtones régionaux. Les plans de cours peuvent servir de point de départ pour les enseignants intéressés à en apprendre plus sur les établissements d’enseignement et les communautés autochtones. On espère en fait que les visiteurs seront frappés par le raffinement des enseignements en tant que modèles démonstratifs d’une expression culturelle très évoluée, qui ouvre de grandes perspectives et permet une importante réflexion sur le monde. À la lumière des récents changements mondiaux dans l’environnement, la sagesse des aînés n’aura jamais été si à propos.

Il se peut par ailleurs que des visiteurs ayant reçu une éducation occidentale (comme c’est le cas pour la plupart d’entre nous) trouvent certains éléments des enseignements traditionnels confus, que la narration des histoires leur semble manquer de logique à certains endroits. Nous leur rappelons qu’ils doivent voir ces enseignements dans un sens large, pour leur symbolisme, et ne pas s’arrêter aux détails ou aux « incohérences ». Les vérités exprimées par les aînés découlent d’un processus intellectuel de plus haut niveau, qui reflète une vision poétique, supra-rationnelle du monde – englobant les énergies les plus pures, visibles et invisibles, existant au-delà et en deçà de nous, en nous et autour de nous. Les visiteurs sont invités à s’ouvrir l’esprit, de manière à pouvoir embrasser ces idées telles qu’elles sont.

Les enseignements traditionnels

La transmission des enseignements traditionnels par les aînés a toujours servi aussi bien à la survie et au développement éducatif, social et spirituel d’une communauté qu’à son divertissement culturel, avec des thèmes allant de la métaphysique à la cosmologie (p. ex. les récits de la création) ou des contes porteurs d’une leçon de morale (p. ex. l’histoire de Naapi, le Trickster pied-noir, et la manière dont il a perdu ses yeux pour avoir transgressé les règles de la nature); en fait, la plupart des enseignements ont des significations multiples.

Les « enseignements traditionnels » se rapportent aux paroles de sagesse intellectuelle ou spirituelle transmises par les aînés. Aujourd’hui toutefois, les aînés ont peu de possibilités de transmettre leurs enseignements aux plus jeunes. Malgré l’immense sagesse et l’infinie profondeur du savoir qu’ils renferment, les enseignements traditionnels risquent donc de se perdre, de n’être plus transmis aux générations futures, à moins d’efforts concertés pour y remédier. Le programme Les quatre points cardinaux a pour objectif de transmettre ces enseignements, mais plus encore, il cherche à créer des ponts entre le savoir traditionnel et la société moderne en usant d’une technologie de pointe, de manière à rendre les enseignements plus pertinents et plus accessibles pour les jeunes.

Un certain nombre d’aînés et d’enseignants initiés aux valeurs traditionnelles ont été choisis pour participer à ce projet et représenter les enseignements autochtones de divers groupes et communautés. Les visiteurs déjà familiers avec les enseignements traditionnels autochtones pourront trouver des différences entre ce qu’ils liront sur le site et ce qu’ils connaissent. Rien de plus normal, puisque ces enseignements reflètent l’interprétation personnelle d’un petit groupe d’aînés. Il est probable qu’il existe des variantes dans la manière dont chacune des nations se les représente.

Les visiteurs du site web doivent également savoir que les nations n’ont pas toutes une même vision du monde, et que certains groupes autochtones tels que les Mohawks, les Haïdas et les Pieds-Noirs n’ont pas l’habitude d’utiliser le cercle d’influences. Il reste que tous les enseignements présentés sur le site web s’inscrivent dans le cadre d’un grand « cercle d’influences » interactif, qui sert d’outil de navigation commun et permet de faire des liens entre les diverses nations représentées sur le site en faisant ressortir les points communs fondamentaux dans leurs modes de savoir. Quand on présente des enseignements provenant de nations qui utilisent le « cercle d’influences », le cadre du cercle d’influences est explicite alors que pour une nation qui n’a pas coutume de l’utiliser, le cadre du cercle d’influence sera moins explicite. Ce travail a été fait avec l’aide du Conseil consultatif autochtone du projet. Les visiteurs sont invités à voir les enseignements dans leur intégralité et à les suivre dans une perspective thématique plutôt qu’à faire des associations abstraites générales d’un cercle à l’autre.

RAISON D’ÊTRE DU PROJET

Les plans de cours du programme Les quatre points cardinaux doivent constituer un outil attrayant pour apprendre à connaître les perspectives autochtones, qu’ils s’adressent à l’élève de 7e année d’Iqualuit, à l’élève de 11e année de la Première nation de Moose Cree ou à l’adulte de Halifax. Le programme va au-delà de la simple acquisition de connaissances sur la culture autochtone d’un point de vue historique pour englober l’étude de la littérature, des sciences, de la géographie et de la sociologie dans une perspective autochtone. L’intention est d’amener l’apprenant à établir des liens entre les connaissances du monde actuel et les paroles de sagesse des aînés, de manière à comprendre ce qui le relie à sa communauté et au-delà. Pour qu’il finisse par se voir comme un être dont la vie a un sens et une valeur dans le monde. Il s’agit là d’un objectif particulièrement important du projet, compte tenu des faibles résultats que les jeunes Autochtones affichent depuis longtemps dans le système scolaire canadien.

On peut définir la recherche philosophique comme une pensée critique ou créative au sujet de questions fondamentales portant sur la nature de l’existence (la métaphysique), la théorie de la connaissance (l’épistémologie) et les aspects religieux, esthétiques, politiques et éthiques de la nature et du comportement humains provenant de différents systèmes de pensée. L'étude de la philosophie développe la faculté de mettre à jour les présuppositions, de cerner les hypothèses de base, d’analyser les arguments et d’explorer de nouvelles perspectives (ministère de l’Éducation de l’Ontario, 1994). Le programme Les quatre points cardinaux cherche à explorer ces questions fondamentales d’un point de vue épistémologique autochtone.

La mise en oeuvre des stratégies d’enseignement décrites dans les plans de cours créera des occasions d’apprentissage coopératif pour les élèves, ce qui leur permettra de renforcer leurs compétences en communication et de pouvoir ainsi mieux interagir dans leurs communautés. La matière couverte par les enseignements traditionnels est vaste et touche un large éventail de sujets. Les plans de cours conçus pour donner ces enseignements sont donc de grande envergure, exigeants et diversifiés; ils ne sont pas limités à des niveaux scolaires, à des catégories d’âge ou à des domaines particuliers. Les activités d’apprentissage reposent par conséquent sur l’adoption d’une démarche holistique de la part de l’enseignant comme de l’apprenant.

Le programme Les quatre points cardinaux fait appel à différents styles d’apprentissage, de manière à tenir compte des différentes formes d’intelligence définies par Howard Gardner, professeur à Havard, dans sa théorie des intelligences multiples, soit les intelligences linguistique, musicale, logico-mathématique, spatiale, corporelle-kinesthésique, intrapersonnelle (p. ex. l’introspection, la métacognition) et interpersonnelle (p. ex. la sociabilité). Howard Gardner a également émis l’hypothèse que différentes cultures pouvaient présenter des caractéristiques d’apprentissage dominantes. Il en est ainsi du peuple Puluwat des îles Carolines, qui démontre une intelligence spatiale supérieure lorsqu’il navigue en pirogue sur l’océan. De même, les enseignants autochtones font référence aux styles d’apprentissage autochtones, directement liés aux quatre aspects du soi du cercle d’influences, à savoir la spiritualité, les émotions, le corps et l’esprit, quatre aspects qui, combinés, représentent les besoins de chacun d’un point de vue holistique. Le quadrant de la spiritualité représente la manière d’envisager l’apprentissage, le quadrant des émotions correspond à l’établissement de liens dans l’apprentissage, le quadrant de l’esprit se rapporte à la compréhension du processus d’apprentissage et le quadrant du corps représente la mise en application des connaissances acquises au cours du processus. En cherchant à répondre aux besoins de différents types d’apprenants, Howard Gardner et les enseignants autochtones souscrivent aux mêmes principes : a) que chacun puisse utiliser les formes d’intelligence qu’il privilégie, b) que les activités pédagogiques fassent appel à différentes formes d’intelligence, et c) que l’évaluation des activités d’apprentissage tienne compte des différentes formes d’intelligence.

En outre, selon les enseignants autochtones, pour que les enfants autochtones réussissent aujourd’hui, il leur faut une éducation qui soit expérientielle, communautaire, axée sur l’apprenant, tournée vers l’action et la mise en pratique des connaissances et élaborée avec le soutien d’aînés et d’enseignants autochtones (Hill, 2001). Le programme Les quatre points cardinaux applique ces principes. Selon des études menées dans des communautés autochtones où le rendement scolaire des jeunes était faible, l’application de ces pratiques pédagogiques a véritablement contribué à créer un changement positif. Le fait de tenir compte des différents styles d’apprentissage permet d’améliorer la capacité de lecture des jeunes, leurs aptitudes à la vie quotidienne, leur estime de soi, leur fierté culturelle et leur rendement scolaire en général. Nous incitons donc les enseignants concernés à intégrer le plus possible dans leur programme des activités fondées sur des stratégies d’apprentissage efficaces pour les enfants et les jeunes autochtones.

RENCONTRES AVEC DES AÎNÉS

Certains plans de cours proposent d’inviter des aînés à des activités pédagogiques pour enrichir la matière à l’étude et les visites du site web. Pour l’enseignant qui ne serait pas familier avec cette pratique, il y a un certain protocole à suivre. On lui recommande d’abord de communiquer avec le bureau de la Première nation de sa localité pour demander conseil au sujet de l’aîné à contacter. On trouvera une liste des Premières nations sur le site Canada autochtone. Il peut également communiquer avec l’Indian Friendship Centre de sa localité pour obtenir le nom d’aînés habitant une ville. Une liste de ces centres figure sur le site L'Association nationale des centres d'amitié..

On suggère à l’enseignant de bien préciser la nature des activités d’apprentissage auxquelles l’aîné sera appelé à participer, de manière à pouvoir expliquer aux éventuels candidats les besoins et les attentes des élèves. Il ne faut pas s’attendre à ce que tous les aînés soient experts dans tous les enseignements. Il est également important de confirmer la nation à laquelle appartient l’aîné, pour mieux comprendre l’origine de ses pratiques et de ses connaissances, celles-ci pourraient être différentes de ce que l’on trouve sur le site web.

Il est pratique courante de verser des honoraires à l’aîné, pour le temps qu’il passe à l’école et pour le savoir qu’il transmet. On a également l’habitude de lui offrir le transport, parfois un repas et du tabac. Les enseignants culturels des Indian Friendship Centres et des Premières nations pourront vous expliquer le protocole.

Voici les aînés qui transmettent leurs enseignements dans le cadre du projet Les quatre points cardinaux :

·         Stephen Augustine, de la nation des Mi’kmaq (Nouveau-Brunswick, région de l’Atlantique)

·         Tom Porter, de la nation des Mohawks (sud-est de l’Ontario et nord de l’état de New York)

·         Lillian Pitawanakwat, de la nation des Ojibwés-Potawotami (moyen-nord de l’Ontario)

·         Mary Lee, de la nation des Cris (Saskatchewan), conseillère culturelle à la Joe Duquette High School

·         Reg Crowshoe, Geoff Crow Eagle et Maria Crowshoe, de la nation des Pieds-Noirs-Piikani (sud de l’Alberta)

PLANS DE COURS

Les plans de cours sont élaborés en trois niveaux : élémentaire, intermédiaire et avancé. Pour les télécharger, il suffit de cliquer sur n’importe quel lien. Trois plans de cours sont offerts par enseignement traditionnel. Chaque plan de cours comprend l’information suivante :

  • Le nom de l’aîné (ou des aînés) ayant transmis l’enseignement traditionnel
  • La nation à laquelle l’aîné appartient
  • Le niveau visé par le plan de cours
  • Le temps estimatif prévu pour faire les activités d’apprentissage
  • La désignation de l’enseignement traditionnel et les concepts qui s’y rattachent
  • Un résumé de l’enseignement traditionnel (un sommaire à l’intention de l’enseignant pour le niveau élémentaire et un sommaire à l’intention de l’élève pour les niveaux intermédiaire et avancé)
  • Les objectifs de l’élève (connaissance et compréhension, recherche sur les valeurs et mise en application des compétences)
  • Les liens avec d’autres disciplines (avec des programmes d’études provinciaux généraux)
  • La stratégie à suivre (instructions par étape : exercice d’introduction, exercices de recherche, exercices d’exploration Internet, discussions de groupe, exercices de réflexion, exercices optionnels et projets scolaires)
  • Une rubrique Vocabulaire
  • Le matériel requis
  • L’évaluation (suggestions de modes d’évaluation)
  • Les ressources additionnelles (hyperliens et documents imprimés)

INTERACTIVITÉ DU SITE WEB

L’interface du site web Les quatre points cardinaux est conçue conformément à la vision du monde indigène de l’interconnexion dans le temps et l’espace latéral. Dès Page d'accueil de Four Directions, le visiteur du site web visionne l’introduction aux enseignements, ce qui lui permet de se familiariser avec le site et tout ce qu’il contient.

Il peut alors choisir parmi 5 enseignements des diverses nations. C’est la page de navigation principale. Il lui suffit de glisser la souris sur l’un ou l’autre des 5 boutons ovales pour voir et entendre les indications sur la nation qui y est représentée. Les nations apparaissent dans l’ordre de leur lieu de résidence, d’est en ouest.

Pour accéder au contenu d’un enseignement, le visiteur doit cliquer sur le bouton ovale qui le représente. Il passe alors à la navigation secondaire. Après avoir appuyé sur ce bouton, il verra apparaître une version plus longue et plus complète de l’enseignement, et ses différentes rubriques, en format graphique. En glissant la souris sur ces rubriques, il peut voir à quelle partie de l’enseignement elles sont reliées grâce à des indices audio. Pour accéder au contenu d’une rubrique, il lui suffit de cliquer sur la rubrique en question, la roue de navigation se retrouvera réduite (masquée) dans le coin supérieur gauche de la fenêtre et le contenu s’affichera.

Pour voir la roue de navigation réapparaître, il suffit de cliquer sur l’ovale « tucked away  » (masquage), dans le coin supérieur gauche.

Lorsque la roue de navigation est à l’écran, l’utilisateur qui souhaite explorer une autre rubrique de l’enseignement n’a qu’à cliquer sur cette rubrique. La roue sera de nouveau masquée et le contenu de la rubrique sera affiché.

Quand l’utilisateur arrive à la fin d’une rubrique, la roue de navigation revient lui indiquer le nom de la rubrique suivante avant de disparaître à nouveau dans le coin supérieur gauche et d’afficher le contenu de la nouvelle rubrique. Le visiteur peut se déplacer librement d’une rubrique à l’autre, il lui suffit de cliquer sur le bouton de masquage de la roue de navigation et de choisir la nouvelle rubrique à explorer.

Tous les documents à lire (en PDF), les enregistrements audio des enseignements traditionnels des aînés et les plans de cours (en anglais et en français) se trouvent dans une zone centrale, appelée Page des ressources, et sont classés par enseignement.

Les noms des nations représentées dans les enseignements apparaissent à l’écran pour indiquer au visiteur dans quelle partie du site il se trouve. Des liens entre nations sont indiqués lorsque des rapprochements ont pu être faits sur un sujet donné, par exemple entre les Mohawks et les Cris.

Pour quitter la roue de navigation (la navigation secondaire) et retrouver la page de navigation principale et les 5 boutons ovales initiaux, le visiteur n’a qu’à cliquer d’un côté ou l’autre de la roue.

Le site Four Directions est conçu de manière à reproduire le flux de mouvement fondamental et l’interconnexion de l’expérience indigène. Le cercle d’influences virtuel du site web contient une base centrale, interne, conçue pour l’utilisateur et marquée d’un signe représentatif de la nation visée, par exemple la rose (pour les Ojibwés) ou le tipi (pour les Cris) tout en encourageant l’exploration vers des niveaux supérieurs ou inférieurs. Les mouvements latéraux sont également possibles. En un clic de souris qui lui ouvre littéralement des portes et lui permet de voyager virtuellement dans des dimensions théoriques, le visiteur pourra explorer la nature de la pensée indigène. Ce milieu d’apprentissage multidimensionnel permet en outre à chacun de faire son chemin parmi les lectures, les enregistrements et les liens interactifs intéressants et amusants qui lui sont offerts. Il s’agit d’une occasion sans précédent, carrefour de l’éducation et de la technologie interactive. Au-delà du développement cognitif au coeur du programme, le contenu du cercle d’influences est conçu de manière à refléter un mode d’apprentissage « transformationnel » qui permet au visiteur d’évaluer l’authenticité de sa propre expérience d’apprentissage.

CONTENU DU PROGRAMME

La matière couverte par le programme Les quatre points cardinaux traite, en condensé, des origines de la vie humaine sur terre, des changements de saisons, des points cardinaux, du cycle de vie, de la naissance à la mort, et des valeurs à intégrer pour vivre sainement. Pour chacun des enseignements sur l’un de ces thèmes, le site web offre des lectures et des enregistrements audio intégraux des aînés participants. La matière est de portée assez large et peut être liée à une foule de sujets. Nous encourageons les enseignants à trouver de nouvelles applications dans des disciplines qui ne figurent pas sur le site. Ainsi, les enseignements cris sur le cycle de vie (de la conception à la mort et au-delà) sont ici présentés sous l’angle des études de la famille. Or, on pourrait donner à peu près les mêmes enseignements mais en les plaçant dans une perspective biologique ou économique, par exemple.

La technologie joue un rôle important dans la prestation de ce programme. La formation à la maîtrise de l’information aussi, et l’on s’attend à ce que les élèves se servent du contenu du programme comme d’un outil pour aller chercher, sélectionner, réunir, évaluer d’un oeil critique, créer et communiquer de l’information afin de résoudre des problèmes ou de prendre des décisions. Comme une bonne partie de ce contenu est normalement accessible uniquement par le biais de contacts personnels avec les aînés, l’élève pourrait relever le défi de faire des lectures et des exercices additionnels portant précisément sur les enseignements présentés sur le site. La collaboration avec les Premières nations locales pourrait aider à mettre en oeuvre des projets de visites avec des aînés, des programmes de lecture et des projets de recherche communautaires pouvant mener à l’élaboration de nouveau contenu sur les enseignements traditionnels. Une planification efficace dans ces domaines peut aussi mener à l’établissement de programmes d’alphabétisation en anglais, de programmes d’éducation pour une carrière, de programmes d’éducation spécialisée et de programmes d’enseignement coopératif, avec pour tremplin le programme Les quatre points cardinaux.

Chaque cours commence par un exercice visant à déterminer les connaissances préalables de l’élève sur le sujet à l’étude. Par certains moyens d’interaction sociale, l’élève effectue ensuite des recherches et des analyses sur le sujet en question, en se fondant sur des situations particulières. Pour que le processus d’apprentissage fonctionne, un certain nombre de stratégies doivent être utilisées pour permettre à l’élève de tirer un sens du contenu de l’enseignement. L’intégration du contenu à ses connaissances préalables devrait former la base de ses nouvelles connaissances.

Aucune distinction n’a été faite entre sujets théoriques et appliqués dans les plans de cours de niveaux avancés. Les attentes et les points à prendre en considération relativement au cours sont semblables mais un choix d’« exercices optionnels » est offert pour pouvoir se conformer aux exigences du cours.

ÉVALUATION

Les stratégies d’évaluation du site Four Directions visent à appuyer les objectifs d’apprentissage expliqués ci-dessus. Les plans de cours proposent différents modes d’évaluation qui tiennent compte, dans des proportions égales, de l’auto-évaluation, de l’évaluation par les pairs et de l’évaluation par l’enseignant.

L’apprentissage coopératif joue un rôle important dans l’éducation et la culture indigènes, où le partage est une valeur prédominante. Nous encourageons donc les enseignants à créer des outils d’évaluation visant à améliorer les compétences d’apprentissage coopératif des élèves en ce qui a trait à la communication (écoute, encouragement, explication, questionnement), au travail d’équipe (parler à tour de rôle, jouer différents rôles au sein de l’équipe, faire preuve de leadership, rechercher le consensus) et à la présentation orale (projection et clarté de la voix, posture et présence, débit, moyens visuels et acoustiques). Pour reconnaître les mérites du processus d’apprentissage, l’enseignant devrait trouver des moyens de développer des outils d’évaluation qui ne soient pas centrés uniquement sur le résultat final, p. ex. la connaissance statique. Les stratégies alternatives qui tiennent compte de la dynamique de l’épanouissement de l’élève sur le plan scolaire sont privilégiées. Ainsi, les visites d’aînés ou d’autres conférenciers constituent d’excellentes occasions pour l’élève de s’exercer à communiquer efficacement et à faire preuve de savoir-vivre; on peut donc évaluer les interactions entre les élèves et les invités. On peut procéder de la même manière pendant les voyages scolaires. De même, les évaluations des pairs sont prises plus au sérieux par les élèves lorsqu’ils réalisent que leurs opinions comptent : ils sont évalués par leurs pairs et non seulement par l’enseignant. Enfin, l’auto-évaluation permet à l’élève de réfléchir sur le développement de compétences et l’acquisition de connaissances; s’il dispose de suffisamment de temps pour se familiariser avec ce mode d’évaluation, il en viendra à mieux se connaître. Lorsque les trois modes d’évaluation sont combinés – auto-évaluation, évaluation par les pairs et évaluation par l’enseignant - on peut obtenir un portrait bien équilibré de l’élève.

RÉFÉRENCES (en anglais seulement, sauf indication contraire)

Armstrong, J. (2000), « A Holistic Education, Teachings from the Dance House ». In Maenette Kape ‘ahiokalani Padeken Ah Nee-Benham et Joanne Elizabeth Cooper (Ed.), Indigenous Educational Models for Contemporary Practice: In Our Mother’s Voice, Mahwah, New Jersey, Lawrence Erlbaum Associates, Publishers.

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